SYNDICAT DES ARTISTES-INTERPRÈTES ET ENSEIGNANTS DE LA MUSIQUE, DE LA DANSE, DES ARTS DRAMATIQUES, ET AUTRES MÉTIERS CONNEXES DU SPECTACLE

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Enseignant et accompagnateur, une nouvelle tendance prisée par les collectivités.

Enseigner le piano et exercer une activité d’accompagnateur dans un établissement sont deux professions différentes. Face à des recrutements de plus en plus fréquents où le temps de travail est partagé entre les deux fonctions, il importe de s’interroger sur les conséquences de la réunion de ces deux disciplines sur un même poste. En effet, si l’une et l’autre semblent de plus en plus souvent jointes dans une sorte d’entité autour du même instrument comme  outil de travail, elles ne sont pourtant pas issues des mêmes formations et nécessitent chacune des ressources et des compétences bien différentes. A l’heure où la pratique des doubles cursus fleurit dans les domaines les plus divers, il peut sembler banal pour les collectivités de trouver des réponses économiques sous cette forme dans les  Conservatoires. C’est méconnaître la haute technicité de ces deux métiers et le long parcours spécifique pour devenir un musicien accompli.

Tandis qu’en réalité très peu de candidats sont en mesure de répondre à un double cursus complet, les collectivités recrutent sur des profils de postes avec les diplômes de l’une OU l’autre des disciplines comme prérequis. N’y a-t-il pas alors systématiquement pour ces postes à double compétence, une réalité « sacrificielle » sur l’autel des réductions budgétaires? En effet si, par le passé, pour des raisons économiques, des postes mixés étaient parfois mis en place dans des petites structures, il devient aujourd’hui courant que les plus grosses structures fassent de même, en transformant des postes distincts de cadre A en postes mixtes de cadre B. Mais enseigner le piano ou être accompagnateur, est-ce le même métier ? Qu’en est-il réellement sur le terrain ?

 

 

 

 

 

 

 

2) Dans le cas où le pianiste a une compétence moins confirmée dans l’une des  disciplines, les difficultés ne peuvent que s’accroître. Même si le Conservatoire ne lui confie pas de tâches au-dessus de ses moyens – ce qui est plutôt rare -, il demeure difficile  d’y trouver un épanouissement professionnel complet et un équilibre dans l’équipe, ainsi qu’auprès des élèves et parents d’élèves.

 

 

 

 

La réunion de ces deux disciplines sous forme de « package » ne semble guère un progrès, ni pour le musicien professionnel ni pour l’apprenant, et il est aujourd’hui nécessaire que les Directeurs de structures d’enseignement artistique ne cèdent pas à l’influence d’une société en quête de multi-compétences. Cette « con-fusion » de deux métiers aussi spécifiques ne peut apporter véritablement les réponses performantes à un service public de qualité dans les Conservatoires.

 

 

Céline Trébon

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