SYNDICAT DES ARTISTES-INTERPRÈTES ET ENSEIGNANTS DE LA MUSIQUE, DE LA DANSE, DES ARTS DRAMATIQUES, ET AUTRES MÉTIERS CONNEXES DU SPECTACLE

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Bulletin de la Commission Nationale  de la Danse

4500 danseurs intermittents et 500 danseurs

 

Pour la première fois,une étude donne des chiffres sur le métier de danseur dans ses différentes facettes. Lancée en 2001 par le département des études et de la prospective du ministère de la culture, à la demande du Centre national de la danse (CND) et de la direction de la musique, de la danse, du théâtre et des spectacles vivants, cette énorme collecte d’informations – 250 pages dechiffres et de graphiques – permet de mieux cerner une population d’artistes extrêmement variée mais fort peu étudiée, à côté des 30000 musiciens, des 25 000 comédiens.
Les résultats proviennent de deux sources d’informations : une enquête téléphonique menée auprès d’un échantillon de 702 intermittents et de 100 permanents, et les données de la caisse des congés spectacles sur la période 1987-2000.

Il y a quatre ans encore, on naviguait à vue. « Cette catégorie ne préoccupe guère les pouvoirs publics, du fait de son petit nombre et de son absence d’impact économique », souligne-t-on au Centre national de la danse. « Cette étude donne enfin la parole aux danseurs, soulignent Quentin Rouillier et Agnès Wasserman, du département des métiers du CND. Elle va aider à la reconnaissance de leur singularité. En étudiant de façon scientifique un métier mythifié, on a un outil d’analyse qui doit permettre d’affiner les politiques culturelles. »

L’enquête fait apparaître deux mondes étanches. D’un côté, celui des danseurs permanents, où la danse classique prédomine : un tiers des 500 interprètes travaillent à l’Opéra de Paris, les autres dans une douzaine d’institutions comme les ballets d’opéra, où les contrats sont à durée déterminée, et quelques rares centres chorégraphiques. De l’autre côté, l’univers des intermittents, qui gravitent autour de 4 500 employeurs en 2000 contre 1 000 en 1987. Deux tiers d’entre eux se déclarent danseurs contemporains et la moitié pratiquent plusieurs styles (jazz, hip-hop…). Comme chez les musiciens, le secteur intermittent est plus fort que le « permanent ».

Pour s’en sortir, l’intermittent jongle avec différentes compagnies. « Depuis un an et demi que je suis professionnel et intermittent, je travaille avec les chorégraphes contemporains Paco Decina et, parallèlement, Abou Lagraa, raconte Orin Camus, 21 ans, formé au Centre national de danse d’Angers. Pendant les creux, je passe des auditions tous azimuts, souvent à mes frais : chez DV8 à Londres, chez Jan Fabre à Anvers… »

Par comparaison, la situation d’un permanent est – un peu – plus stable, même si les contrats à durée indéterminée (CDI) sont rares. Isabelle Arnaud, 32 ans, au Ballet Preljocaj depuis cinq ans, en est l’une des heureuses bénéficiaires. « Je jouis d’une certaine sécurité et de la reconnaissance de mon travail. Je ne me demande plus de quoi demain sera fait. J’ai même pu bénéficier d’une formation pour passer mon diplôme d’Etat de professeur. »Marie-Lys Navarro, 25 ans, elle, travaille depuis l’âge de 18 ans à l’Opéra de Bordeaux : « J’ai commencé par un contrat de deux mois, puis six mois et, aujourd’hui, deux ans renouvelables. »

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